JAZZ [at] BOTANIC (3) Berg-Surménian-Jeanne/Aerophone + Glenn Ferris/Konitz-Tepfer

Samedi 26 juillet 2014 – Écrit par Dom Imonk

Hier après-midi, l’alerte orange décrétée sur tout le Sud-Ouest, n’a fort heureusement pas eu de conséquence sur Bordeaux et notre cher Caillou ! Le soir venu, il y faisait quand même encore assez chaud et c’est bien volontiers que le public attentif à goûté aux fraîches compositions proposées par le trio de Edwin Berg (piano, compos), Eric Surménian (ctb) et Fred Jeanne (bat, compos) qui débutait la soirée.  Le pianiste dirige avec tact et douceur ce trio très homogène, et les compositions sont parfaites pour un soir d’été. L’ambiance est au romantisme et à la poésie. On vogue ainsi avec insouciance, de ballades presque sucrées à des morceaux aux embruns plus acidulés. Edwin Berg ajoute par moments un petit filet de voix et quelques touches de mélodica. Les trois hommes jouent une musique élégante et agréable, que ce soient des compositions, « Perpetuum prairie », « Libellule des sables », ou des reprises comme « The way you look tonight ». Enfin le concert s’est terminé sur un touchant « Remembering you » dédié à Charlie Haden.

EDWIN BERG ERIC SURMENIAN FRED JEANNE TRIO

Alors que nous nous trouvions en pause houblonnée, Cédric Jeanneaud annonce un intermède imprévu : pour notre plus grand bonheur, Lee Konitz et le pianiste Dan Tepfer allaient nous jouer quelques morceaux ! Nos places rejointes, on assiste à un échange succulent, où un Lee Konitz détendu et souriant dialogue avec le jeune pianiste dont le jeu est épatant. L’entente semble parfaite. Deux morceaux d’une très belle musique impromptue, qui préfigurent ce qu’ils joueront dimanche soir. Ca promet de bien belles choses !

KONITZ TEPFER 2 KONITZ TEPFER LEE KONITZ 2

Et puis ce fut le tour de l’Aérophone, ce splendide trio qui revient cette année, avec Glenn Ferris en guest. Souvenons-nous qu’en septembre dernier, pour la première édition du festival, Aérophone nous avait réellement enchanté, avec alors Naissam Jalal en guest à la flûte. Hier soir nous sommes encore tombés sous le charme de cette musique. Les compositions de Yoann Loustalot sont magnifiques d’originalité, d’ampleur et de singularité. Ce sont chacune des histoires très inspirées, aux rythmes et aux ambiances changeants, et avec de la beauté simple et sans fard en fil conducteur. Il y a toujours beaucoup d’humour et de variété dans ses titres, dont deux nouvelles compositions : « Pousse pousse » et « Spongious », et une réécriture de « Pièce en forme de flocon ». Le titre qui a ouvert le concert, hommage à Glenn Ferris, « Old music for a new horn », a d’entrée mis la barre très haut. Il y a toujours cette profonde entente entre les musiciens, comme de la transmission de pensée, et la précision de leurs impacts respectifs qui fait aussi la force de cette musique. A certains moments, le regard furtif de Yoann Loustalot vers tel ou tel musicien fait immédiatement pressentir un changement, qui intervient alors instantanément, c’est très fort. Cela s’est souvent produit avec le batteur Fred Pasqua, dont le drive puissant est l’un des plus excitants du moment. Pour parfaire cette rythmique de choc, les belles lignes de basse de Blaise Chevallier forment charpente indispensable. Enfin, tout au long du concert, on a senti que Yoann Loustalot et Glenn Ferris s’étaient bien trouvés, la trompette et le buggle énergiques et racés de l’un s’accordant avec bonheur aux très belles phrases du trombone de l’autre. On aimerait une suite !

Ce soir, encore du grand bonheur avec Toons et Alexandra Grimal + guest Lee Konitz. Vous venez hein ?!

Dom Imonk

Photos © Thierry Dubuc – 2014

Aérophone :

AEROPHONE + GLENN FERRIS BLAISE CHEVALLIER FRED PASQUA GLENN FERRIS YOANN LOUSTALOT

 

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